Saison 04

Artificialité et hyperobjets




L-0161 / Plastiglomérat / 17310 Saint-Pierre d’Oléron (Charentes-Maritimes) 2015
Sédiments récents d'origines anthropiques, précurseurs de futures roches.
Extrait de la Manufacture des roches fondée en juillet 2013 par Jean-Pierre BRAZS.
Décription par tous moyens scientifiques et poétiques les roches.



En référence au livre The Ecological Thought, « La pensée écologique » de Timothy Morton, nous pouvons utiliser le terme « hyperobjet » pour nommer les déchets dans la mesure où ils sont massivement répartis dans le temps et l’espace. Les déchets envahissent nos territoires.
Timothy Morton définit l’hyperobjet ainsi : “Un hyperobjet peut être le produit extrêmement durable de la fabrication humaine directe, comme le polystyrène ou les sacs en plastique, ou bien la totalité de la machinerie vrombissante du capitalisme.”

Le déchet peut se définir comme un hyperobjet au regard de sa quantité, de sa durabilité et de son envahissement terrestre. De plus, la notion d’intérieur ou d’appartenance qui existe dans l’hyperobjet est transposable avec le déchet car nous sommes toujours dedans ou (pire) nous en faisons partie.

“D’abord, nous sommes à l’intérieur d’eux, comme Jonas dans le ventre de la baleine. Cela signifie que chacune de nos décisions est, en quelque sorte, liée aux hyperobjets. Ces décisions ne se limitent pas à des phrases dans les textes concernant les hyperobjets. Quand je tourne la clef de contact de ma voiture, j’établis un lien avec le réchauffement de la planète. Quand un romancier décrit l’émigration vers Mars, il établit un lien avec le réchauffement de la planète. Pourtant, mon geste est intimement lié aux décisions philosophiques et idéologiques résultant de la mathématisation du savoir et de la vision de l’espace et du temps comme des contenants plats et universels (Descartes, Newton). La raison pour laquelle je tourne ma clef de contact – la raison pour laquelle la clef envoie un signal au système d’injection de carburant, qui démarre le moteur – est le résultat d’une série de décisions sur les objets, le mouvement, l’espace et le temps. L’ontologie est donc un terrain politique vital et contesté. (…) Dans l’ombre menaçante des hyperobjets, les décisions contemporaines visant à enraciner l’éthique et la politique dans des formes de pensée du processus et de relationnisme un peu rapidement assemblées pourraient ne pas simplement être hâtives – elles pourraient faire partie du problème.”

Hyperobjets, Philosophie et écologie après la fin du monde de Timothy Morton, éditeur Cité du design
https://www.cairn.info/revue-multitudes-2018-3-page-109.htm#no1



Le vivant dans la ville, jardiner l’habitat


Cette saison de travail sur les déchets propose de débattre des déchets et du vivant, du jardin, des parcs et du compost.
Il s’agit de changer de point de vue et de penser la porosité possible entre les espaces organiques et les espaces artificiels. Ce projet s’inscrit dans un environnement urbain et questionne la place du vivant dans les espaces publics urbains.  Le déchet organique et le compost servent d’exemple pour questionner l’espace public. Le travail de terrain permettra de comprendre la complexité des usages ou inadéquats.
L’ambition du projet est de réfléchir à la remise en cycle des déchets organiques. Réflexions sur les développements possibles d’un compostage collectif et/ou 
individuel, réflexion sur la lutte contre le gaspillage alimentaire, réflexions sur la promotion du don alimentaire, réflexion sur la logistique organique et technique, etc.